PortalGuarani.com
Inicio El Portal El Paraguay Contáctos Seguinos: Facebook - PortalGuarani Twitter - PortalGuarani Twitter - PortalGuarani
LOURDES ESPÍNOLA

  LES MOTS DU CORPS, 2001 / LAS PALABRAS DEL CUERPO (POÈMES / POEMAS de LOURDES ESPÍNOLA)


LES MOTS DU CORPS, 2001 / LAS PALABRAS DEL CUERPO (POÈMES / POEMAS de LOURDES ESPÍNOLA)

LES MOTS DU CORPS/ LAS PALABRAS DEL CUERPO

POÈMES/ POEMAS

LOURDES ESPÍNOLA

Présentés et traduits de l´espagnol (Paraguay)

Par CLAUDE COUFFON

 

Catalogage Electre-bibliographie

Les mots du corps = Las palabras del cuerpo/

trad. de l’espagnol (Paraguay) Claude Couffon. - Paris :

Indigo et Côté-femmes, 2001. - (Indigo)

ISBN 2-914378-20-3

DEWEY:    861: Poésie de langue espagnole (recueils)

© INDIGO & Côté-femmes éditions

4, rue de la Petite-Pierre 75011 Paris

http://www.indigo-cf.com

Dépôt légal, 4e trimestre 2001

ISBN 2-914378-20-3

 

 

QUAND LE CORPS CHUCHOTE...

Dès son premier livre traduit en français, Encre de femme (1997), Lourdes Espínola offrait au lecteur une clef majeure de sa poésie. Transgressant les tabous et les interdits que la société patriarcale et la famille imposent trop souvent encore á la femme latino- américaine, elle entendait parler en toute liberté de son corps et de ses plaisirs. Non pour mener un combat égalitariste ou revendicatif: “Je n'adhère pas comme écrivain à certains groupes féministes qui ont un petit air pleurnichard”, m'écrivaitelle alors. Mais, précisait-elle, “pour assumer l'écriture comme un acte de combat, une bataille en tant que création, production, opposées au rôle pseudo-biologique (en réalité culturel) de la femme-mère-reproductrice”.

Aujourd'hui, Lourdes Espínola poursuit son opération de vérité, mais en adoptant le ton confidentiel de la confession pour exprimer la réalité de son corps de femme, ses sensations, ses attentes, ses élans et ses abandons, et aussi ses mystères. Car, en s'enfonçant dans les arcanes du labyrinthe charnel, le poète découvre, grâce à l’intuition secrète des mots, certaines fulgurations de l’acte sexuel, dans sa préparation et sa réalisation. Hymne à l’amour physique, ce recueil n'est pas qu'un chant érotique ; il est aussi constats, interrogations sur l’origine et la transcendance du plaisir, les motivations heureuses ou fallacieuses du désir. Le corps devient en quelque sorte la page blanche sur laquelle le poète transcrit à la fois l'expérience vécue et la réflexion qu'elle inspire. Le miroir, ici, est souvent présent ; il reflète, bien sûr, l’image extérieure des corps en présence, mais aussi et surtout l’image extérieure, celle que présentent le coeur et l'intelligence.

Dans Les mots du corps, chaque poème, d'une grande force suggestive, est comme un secret chuchoté à l’oreille du lecteur. Nous tendons la nôtre avec ravissement.

CLAUDE COUFFON


 

LES MOTS DU CORPS/ LAS PALABRAS DEL CUERPO



Mi cuerpo es el misterio universal,

la geografía casi inexplorada.

Existe un mapa de antiguas cicatrices :

en un seno que va directo al corazón,

un camino que zigzaguea hasta mi sexo.

Obviemos los valles y las colinas,

están los territorios : secos y húmedos

senderos a otra parte.

Una nuca larga,

erecto pedestal a mi cabeza

húmeda, siempre húmeda

cargada de memorias, olores y sonidos.

Una acuosa lengua

que explora y se deshoja,

se esconde y se desata

y que habla violenta en el silencio.

El dignísimo paisaje de mis piernas

infinitos caminos,

tan sutiles,

constelaciones misteriosas

detenidas,

preámbulo al fondo del destino.


Mon corps est le mystère universel,

la géographie presque inexplorée.

Il existe une carte des vieilles cicatrices

sur un sein menant droit au coeur,

un chemin qui zigzague jusqu'à mon sexe.

Laissons là vallées et collines,

les territoires sont secs et humides,

des sentiers pour ailleurs.

Une longue nuque

en socle érigé pour ma tête

humide, toujours humide

remplie de souvenirs et d'odeurs et de sons.

Une langue mouillée

qui explore et s'effeuille,

se cache et se déchaîne

et parle haut et fort dans le silence.

Le paysage très digne de mes jambes :

chemins illimités,

subtiles, très subtiles

et mystérieuses constellations

en arrêt

préambule au fond du destin.



Débiles hombres.

Débiles de memorias y pasiones

y Dios que sabe más

- y para que recuerdes –

este corto inventario

de mis preguntas sobre todo lo existente

mis poemas prendidos de tu mano

mi piel prendida de tus ojos,

mis piernas trepadas a tus muslos.

Un abrazo anidando mis senos

y mis manos perdidas en tu nuca.

Mi lengua sin barreras,

y la tuya, pequeño sable-beso,

mi corazón,

un cascarón

donde se esconde el tuyo.


Des hommes faibles.

Faibles pour la mémoire et les passions

et Dieu qui en sait plus long qu'eux...

- Et pour que toi tu te souviennes

ce bref inventaire :

mes questions sur tout ce qui existe,

mes poèmes ancrés à tes mains,

ma peau à tes yeux,

mes jambes grimpant à tes cuisses.

Une étreinte nid pour mes seins.

Et mes mains perdues dans ta nuque.

Ma langue sans entraves

- et la tienne dague-baiser.

Mon coeur, une coquille

dans laquelle se cache le tien.


Cuando mi pecho estaba acorazado,

cuando la muralla más alta

de mi corazón estaba alerta

llegaste para desnudar cada cicatriz

de tu silencio.

Vi que el espejo de tu pupila

susurraba verdades

que me dejaron desgajada y desnuda :

con la piel en madeja.

Temblé con tu nombre :

la verdad temible,

para quien solo existía de visita.


Quand ma poitrine portait cuirasse,

quand la muraille la plus haute

de mon coeur était vigilante

tu es venu pour dénuder chaque cicatrice

de ton silence.

J’ai vu que le miroir de ta pupille

murmurait des vérités

qui m'ont laissée nue, écalée :

la peau en écheveau.

Ton nom me fit trembler : la redoutable

vérité, pour qui n'était

qu'une visite.



NOMBRE

Al pronunciar tu nombre,

la redonda luna se me quedó en la lengua.

Las vocales de tu nombre

saltaron al lago de mi garganta.

Las consonantes fantasmales, bailarinas

luminosas y claras,

desde mi vientre te nombraron.

Lucharon las primitivas fuerzas.

Con mi voz fui caminando

el peregrino sendero hasta tu boca.


NOM

En prononçant ton nom

la lune ronde est restée sur ma langue.

Les voyelles de ton nom

ont sauté dans le lac de ma gorge.

Les consonnes fantômes et dansantes,

claires, lumineuses,

t'ont nommé depuis mon ventre.

Les forces primitives ont lutté.

Avec ma voix j'ai emprunté

le chemin hasardeux

de ta bouche.


Nos desnudó

la despiadada luna

o tu lengua, lavándome

entera y brillante.

Espejo interminable tu cuerpo,

que sabía que la maldad

estaba ocupada en otro sitio.

Y me tomaste entera,

en el descuido exacto de la vida.


Nous ont mis nus

la lune impitoyable

ou ta langue me lavant

entière et brillante.

Miroir sans fin

ton corps, qui savait

que la méchanceté

s'affairait ailleurs.

Et tu m'as prise toute

dans l'inadvertance précise de la vie.



CUERPO

Te ofrendo

esta coordenada - cordillera,

esta seda larga desatada,

el hueco, el valle, el alargado abrazo.

Cabalga amor con incendiadas manos

- argonauta de la rota brújula -

para que sur y norte se desaten,

para que azules signos

te devoren,

para que cubra mi voz

a tu silencio.


CORPS

Je t'offre

cette coordonnée-cordillere,

cette longue soie étalée

le creux, la vallée, l'étreinte prolongée.

Chevauche amour avec l'incendie de tes mains

- argonaute à la boussole détraquée -

pour que sud et nord se déchaînent,

pour que des signes bleus

te dévorent,

pour que tu écoutes ma voix

dans ton silence.


Tengo guardado, entero,

el deseo infinito de tu cuerpo

ligado entre mis piernas,

los secretos pasajes interiores.

Tengo memorias, de círculos

sintiendo dentro mío

la explosión luminosa de tu savia :

tu volcán convergido entre mis labios.


Je garde entier

le désir sans fin de ton corps

lié entre mes jarabes,

les passages intérieurs secrets.

Je conserve le souvenir de cercles lumineux

en sentant en moi

l'explosion lumineuse de ta sève,

ton volean convergeant entre mes lèvres.




EL REVÉS DE LA TRAMA

Seré la bestia

y tú serás el bello,

inútil, dormido, copa en mano.

Frágil : tul, flores, estarás

temblando de terror.

Seré la horrible embellecida bestia de cada cuento

y tú serás doncel, delgado, pálido

asustado desde el renacimiento hasta estos días.

Seré la bestia

para que veas desnuda la ridícula mentira,

o torcida historia del espejo.


L’ENVERS DE LA TRAME

Je serai la bête

et tu seras la belle créature,

inutile, endormie, un verre à la main.

Fragile : tulle, fleurs, tu trembleras

de terreur.

Je serai cette horrible bête embellie des contes

et toi le frèle et pâle damoiseau

effrayé depuis l'époque de la renaissance.

Je serai la bête

pour que tu voies à nu le mensonge grotesque

ou l'hypocrite histoire du miroir.



A MI CUERPO

Soy habitante que convive en tus rincones,

te toco : extranjero y mío,

caja de resonancia del placer.

Me deslizo cada madrugada

como funda de seda.

Y el abrazo de venas,

devuelve la tibieza tantas veces conocida.

A veces reposo al lado tuyo

porque subyugas con tal fuerza mis deseos

que finjo que no estás, y no te miro.

Antigua casa

nunca del todo conocida,

apenas me acostumbro a tus paredes

cambias de nuevo texturas y colores.

A través de los años

- a veces jaula de piel, pelo y sonidos –

te miro entero

mientras me voy, de lejos

separando.


A MON CORPS

Je vis et cohabite en tes recoins,

je te touche, étranger et mien,

caisse de résonance du plaisir,

Je t'enfile chaque matin

comme un fourreau de soie.

Et l'étreinte des veines

me rend cette tiédeur si souvent ressentie.

Parfois, je me tiens là à ton côté

car tu subjugues à tel point mes désirs

que je feins de te croire absent et hors des yeux.

Vieil habitat

jamais connu en son entier,

je m’habitue mal à tes murs,

tu changes à nouveau de couleurs et de texture.

A travers les ans

- parfois cage de peau, de cheveux et de sons –

je te regarde en ton ensemble

tandis que, de loin,

je me sépare.



MITO DE CREACIÓN

Abrí mis piernas

para dar luz al sol,

el calor derritiéndose en mi costado

y su luz

iluminando mis rodillas.

Y las articulaciones al girar

hicieron música

que se aquietaba en las horas.

Abrí los brazos

y de los senos brotó la luna

entonces tu lengua

me levantó hacia la humanidad entera.


MYTHE DE CRÉATION

J’ai ouvert mes jambes

pour donner naissance au soleil,

avec la chaleur fondant sur mon flanc

et sa lumière illuminant

mes genoux.

Mes articulations en tournoyant

ont élevé une musique

qui s'apaisait au fil des heures.

J’ai ouvert mes bras

et la lune a jailli de mes seins,

alors ta langue

m'a soulevée vers l'humanité tout entière.


Soy hija de desmesurada vida,

me lamió la muerte

y la desangré con mi palabra.

Me tragué enteros :

todos los amantes y los libros,

las caricias de mis árboles

y el collar alargado de la música.

Pobre muerte vestida para la puntual cita,

mi deseo pudo más

hasta torcerle el cuello

y dejarla tan callada.


Je suis une fille à la vie démesurée,

la mort m'a léchée

et je l'ai saignée avec mes mots.

J'ai avalé entiers

tous les amants et tous les livres,

les caresses de mes arbres

et le collier si long de la musique.

Pauvre mort habillée pour le jour précis,

mon désir s'est montré le plus fort

au point de lui tordre le cou

et de la laisser bouche close.



ESTABA, ENTERAMENTE DESNUDA,

como un durazno de sol y ocre :

espejo de tantos matices.

Y tus manos

- que no fueron las tuyas –

o si fueron...

tocaron cada cicatriz,

cada dedo tembló

y mi alma también parpadeó.

Y esa cicatriz, que yo creía dura,

la que lavé con mis lágrimas

la misteriosa,

la que dijiste

tenía vida...

Vida que fue :

de tu mano a mi vientre

y de mi vientre a ti.

Tal vez mañana entiendas,

tal vez lo entiendas ya.


J'ÉTAIS TOUTE NUE

comete une nectarine ocre et soleil :

miroir de tant de nuances.

Et tes mains

- qui n'étaient pas les tiennes

ou qui l'étaient -

ont touché chaque cicatrice,

chaque doigt a tremblé

et mon coeur aussi a papilloté.

Et cette cicatrice que je croyais dure

et que j'avais lavée avec mes larmes,

la mystérieuse,

celle qui vivait,

disais-tu...

Une vie qui allait

de ta main à mon ventre

et de mon ventre à toi.

Demain peut-être tu le comprendras

si tu ne le comprenda déjà.


ENLACE INTERNO -  OBRA RECOMENDADA:

ENCRE DE FEMME - POÈMES/ POEMAS
 
Tradulits de l´espagnol (Paraguay) et préfacés par Claude Couffon
 
Poesías de LOURDES ESPÍNOLA
 
Catalogue Electre-Bibliographie
 
Espínola Lourdes.
 
Encre de Femme. Trad. de l'espagnol (Paraguay)
 
et préfacés par Claude Couffon.
 
Paris : Indigo & Côté-femmes, 1997
 
En bandeau : Lourdes Espínola.
 
Photo d'Adelaide De Chatellus.
 
© INDIGO & Côté-femmes éditions
 
4, rue de la Petite-Pierre
 
75011 Paris
 
Dépôt légal, 2e trimestre 1997.
 
ISBN 2-911571-16-9
 
 
(Hacer click sobre la imagen)
 





Bibliotecas Virtuales donde se incluyó el Documento:
LIBROS,
LIBROS, ENSAYOS y ANTOLOGÍAS DE LITERATURA PA



Leyenda:
Solo en exposición en museos y galerías
Solo en exposición en la web
Colección privada o del Artista
Catalogado en artes visuales o exposiciones realizadas
Venta directa
Obra Robada




Buscador PortalGuarani.com de Artistas y Autores Paraguayos

 

 

Portal Guarani © 2024
Todos los derechos reservados, Asunción - Paraguay
CEO Eduardo Pratt, Desarollador Ing. Gustavo Lezcano, Contenidos Lic.Rosanna López Vera

Logros y Reconocimientos del Portal
- Declarado de Interés Cultural Nacional
- Declarado de Interés Cultural Municipal
- Doble Ganador del WSA