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RENÉE CHECA (+)
  SILLAGES ESTELAS (Poesías de RENÉE CHECA)


SILLAGES ESTELAS (Poesías de RENÉE CHECA)

SILLAGES ESTELAS

Poesías de RENÉE CHECA

Edición bilingüe de JOSEFINA PLÁ

Colección Poesía, 39

© de esta edición Alcándara Editora

Edición al cuidado de Josefina Plá, C.V.M., M.EN.M. y M.A.F.

Diseño gráfico: Miguel Ángel Fernández

Viñeta: Carlos Colombino . Tiraje: 750 ejemplares

Se acabó de imprimir el 28 de noviembre de 1985

en los talleres gráficos de Editora Litocolor

Asunción del Paraguay (122 páginas)

 

Nacida en Villarrica en 1896, muerta en Menton-Garavan, Niza, en 1963, RENÉE CHECA es posiblemente la menos advertida de las escritoras oriundas del Paraguay; sin embargo, su poesía tiene impulso, clamor entrañable, final redondez. Y en lo que respecta a SILLAGES (Menton, 1933), primer y único poemario de la autora, es una solitaria, barroca y acendrada parábola del amor; el fuego transitorio, la nostalgia, el rostro que ofrece el recuerdo de ciudad en ciudad, el deseo allende el cuerpo. Pero es indudable que el francés, idioma de su escritura, impidió que RENÉE sea estimada entre nosotros como se merece. Por ello, recurrimos al acucioso fervor de JOSEFINA PLÁ para la preparación de esta edición bilingüe, que selecciona buena parte de los poemas de SILLAGES; a las espléndidas y recreadoras versiones al español de JOSEFINA se suma la introducción critica que abre el volumen, en la cual la misma investigadora diseña el contorno vital y estético de la olvidada poetisa, cuya obra entrega hoy ALCÁNDARA en carácter de estricta reparación y homenaje.

 

ADVERTENCIA DE LOS EDITORES

En esta oportunidad hemos considerado conveniente publicar sólo una selección antológica de veinticinco poemas, de los cuarenta y cinco que integran la primera y única edición de SILLAGES de 1933, en razón de que los textos elegidos constituyen, a nuestro juicio, una muestra suficientemente amplia y representativa del estilo y los rumbos vitales y estéticos de la autora. Los poemas no incluidos, en cambio, son en su mayor parte de carácter coyuntural, y poco agregan a la visión que hemos querido presentar de esta poetisa, tan estimable por muchos conceptos. Noviembre de 1985

 

Asunción, noviembre de 1985

 

AGRADECIMIENTOS

Me hago un deber en manifestar mi gratitud a las personas que con datos diversos han contribuido) para que el perfil biográfico de la poetisa fuese menos fragmentario.

Margarita Balansá de Ocampos, quien proporcionó la fotocopia de SILLAGES, y otros datos valiosos.

Magdalena Balansá de Sarubbi, quien aportó datos personales y fotocopias de cartas, de artículos y notas críticas.

María Covadonga García, quien contribuyó con inapreciables fotocopias.

Víctor Bogado, quien proporcionó los datos que se refieren a la obra pictórica de Felipe Checa "senior".

J.P.

 

 

//

 

NOCTURNE PARAGUAYEN

Couchés dans nos hamacs, légers comete des voiles,

Que le vent doux du soir berce, las, par moment,

Eblouis et muets, nous voyons, longuement,

S´allumer, dans le ciel, nos rêves aux étoiles...

 

La lourde nuit d'été frissonne de sons clairs

Que l'ombre rend précis et le silence aiguise,

Et l'ardente douceur de Fair mou subtilise

Les affluves troublants qui passent sur nos chairs...

 

La brise somnolente apporte, par bouffées,

L'entêtante senteur des fleurs de l'oranger...

Du jardin endormi sourd l'arôme léger

Des bordures de thym, tout le jour surchauffées...

 

La grenouille-taureau entame son refrain,

Commete un coup de marteau frappé sur une enclume...

Rouge, sur la hauteur, un feu d'herbe s'allume.

Tel une offrande pure à quelque dieu serein...

 

Ponctuant le silence, un galop sourd résonne;

Puis un hennissement, bref éclair, fend la nuit;

Et le rire argentin d'une servante, au puits,

Fuse, comme l'oiseau qu'une main emprisonne...

 

Un désir capiteux flotte dans l'air pesant:

Je ne sais quelle ardeur secrète est dans nos veines...

Le silence, imprégné d'orange et de verveine,

Ex aspère l'attente en ce soir complaisant...

 

Et voici qu'un peón, sur sa triste guitare,

Prélu de... et son ravage ignore, dédaigneux.

... Aux charmes préparés, sous le choc merveilleux,

Nos nerfs électrisés vibrent de plaisir rare!

Estancia de Caraguatay, Paraguay 1922.

 

NOCTURNO PARAGUAYO

Desde nuestras hamacas ligeras como velas

que el viento vesperal acuna blandamente

deslumbrados y mudos miramos largamente

nuestro sueño encenderse en la nocturna estela.

 

Se calofría de sones la noche ensoñadora,

que la sombra concreta y el silencio agudiza;

y la dulzura ardiente del aura sutiliza

los trémulos efluvios que nuestra carne aflora.

 

La brisa soñolienta nos trae en vaharadas

el perfume obstinado del azahar de nieve.

Del jardín adormido sube el perfume leve

de las plantas de menta, por el sol saturadas.

 

Ya de la rana-buey el estribillo suena,

tal golpe de martillo resonando en la fragua

En lo alto rojea una hoguera de guadua:

así una ofrenda pura a una deidad serena.

 

Puntuando el silencio, un sordo galopar;

luego, fugaz relámpago, un relincho ruidoso

y la risa argentina de una moza en el pozo

como un pájaro preso que se ha echado a volar...

 

Capitoso deseo flota en el aire denso:

no sé qué ardor secreto discurre en nuestras venas.

El silencio impregnado de azahar y verbena

en la cómplice noche exaspera el suspenso.

 

Y de pronto un peón con su triste guitarra

preludia... y su miseria ignora, desdeñoso.

... Dispuestos al hechizo, al choque prodigioso

eléctrico placer nuestros nervios desgarra.

Estancia de Caraguatay, Paraguay, 1922

 

INCENDIE TROPICAL

Lumiére, halétements, reflets, vibrations...

Sous le soleil brutal qui terrasse et foudroie,

La plaine est un miroir sans bornes qui flamboie

Ex aspérant le jour de divagations.

 

Muffles has et flanes creux, cherchant l'ombre propice

Des bosquets, verts ilots dans l'or de la pampa,

Lentement, la manade interminable va,

Les taureaux mugissants, les veaux et les génisses.

 

Déjà, depuis des jours, l'herbage est chaume sec.

Depuis des mois, il n'a pas plu. L'été torride

A bu l'eau des étangs et, sur la. vase aride,

Le vanneau, tristement, la cogne de son bec.

 

Vainement le soleil, orange ronde et mûre,

Derrière l'horizon disparaît chaque soir.

Nul souffle bienfaisant ne vient de son espoir

Bercer la palme lourde et courber la ramure.

 

Unique ébranlement, des vols de perroquets

Frappant l´air de leurs cris éventent la fournaise,

Bruyants pilleurs de fruits semblant être à leur aise

Dans cette incandescence excitant leurs caquets.

 

Eux seuls sont mouvement dans cette vacuité

Où la faune et la flore, immobiles, sommeillent.

Le moustique lui même et le vautour ne veillent,

Oubliant pour un temps toute férocité.

 

La plaine et la forêt se taisent puissamment.

L'homme dans son rancho, le fauve en sa tannière,

Ne peuvent, sans effort, soulever leur paupière.

La terre s'ouvre et rit de cet épuisement.

 

Mais, ce soir, une odeur qu'un vent subit apporte

A fait se redresser d'un même brusque élan

Tous ces étres prostrés sous un poids accablant

Qui respirent, troublés, la senteur âcre et forte.

 

Habitants des llanos, fuyez! Sauve qui peut!

Le dieu rouge et cruel approche. Son haleine

Court déjà, suffocante et fauve, par la plaine,

Héraut prompt et maudit qui precede le feu.

 

Et, voici que, nimbant sa face de fumée

Por en voiler l'éclat monstrueusement beau,

Il apparaît, géant au magique flambeau,

Projetant des milliers de flèches enflammées...

 

A son pourpre contact, l'ombre, pleine d'horreur,

Du sol, en un seul bond, vers le zénith recule.

Serpents ignés que mord la flamme qui ondule,

L'herbe, en longs sifflements, se consume d'ardeur.

 

D'est à ouest l'incendie étale sa conquête.

Clef de voû te infernale et brûlante d'un four,

Gueule d'un dragón d'or au rubescent contour,

Le ciel, penché sur lui, l'ardent foyer reflète.

 

Un silence, peuplé de plaintes et de cris,

D'obscurs piétinements et de lourds vlouements d'ailes,

Plane, fleuri parfois de gerbes d'étincelles,

De l'éclatement sec d'arbustes rabougris.

 

Au seuil de la forêt, luisant et sombre porche,

La sève des fourrés, exubérante, bout.

Dominant cet enfer gigantesque, debout,

Un arbre foudroyé brûle comme une torche.

 

A nouveau, le silence ardent s'est établi.

Il flotte dans le vent un goût de cenare amère.

Le doux mugissement d'un veau cherchant sa mère

Parle d'apaisement, de tendresse et d'oubli.

 

La palme indolemment se balance à la brise.

Plus pénétrant se fait le parfum d'oranger.

Le coeur de la pampa, d'un rythme plus léger,

Sent de nouveaux ferments renaître la surprise.

 

Car au ciel menaçant chante l'espoir de l'eau.

Du sol qui maintenant au désert s'apparente

Montera de nouveau la tendre herbe odorante

Que paîtra, aux longs jours paisibles, le troupeau.

 

Invencible et brutal, le feu qui se nourrit,

Par bonds vertigineux progresse à l'horizon.

' ... Au premier plan, muet, au poing un lourd tison,

Un obscur cavalier tend sa face qui rit...

Paraguay 1922.

 

 

INCENDIO TROPICAL

Luces, acezamientos, reflejos, vibraciones.

Bajo ese sol brutal que abate, fulminante,

el llano es un espejo sin límites, llameante,

exasperando el día con sus divagaciones.

 

Caído el hocico, el flanco escudlido, menguada

sombra busca, en la inmensidad de la pradera,

en la verde isla, inacabable, la manada

-el semental, la cría, la vaca paridera-.

 

Hace días que el prado, pajonal seco es todo.

Hace meses no llueve El tórido verano

desecó las aguadas. Sediento el tero en vano

picotea obstinado la costra de su lodo.

 

En vano el sol, naranja redonda y ya madura,

cae tras el horizonte, ocaso tras ocaso.

Ni un soplo bienhechor con grato soplo escaso

a hamacar viene palmas y mecer la espesura.

 

Única diversión los loros en franquía,

que con su grito aventan ese aliento de homo.

Pilladores de frutos, que parecen, en torno,

en esa incandescencia, cebar su algarabía.

 

Sólo ellos se mueven en la extensión vacía

en la que flora y fauna sucumben al sopor.

Duerme el mosquito; el buitre cierra el ojo avizor

y por un tiempo olvida la fiera cacería.

 

Potente es el silencio: reina en selva y llanura.

El humano en su rancho, la fiera en el cubil,

apenas si su párpado abren a la aventura.

La tierra en grietas, ríe un exhausto reír.

 

Pero esta tarde, súbito, trae el viento aroma espeso

que hace enderezarse en un impulso alacre

a cuanto ser postrado bajo el tórrido peso,

respira ahora temblante ese olor fuerte y acre.

 

¡Habitantes del llano, huid! ¡Sálvese quien pueda!

El Dios rojos y cruel llega. Su hálito ciego

sofocante y feroz por el llano rueda

veloz, maldito heraldo anunciador del fuego.

 

Ved ya cómo, nimbando su rostro de humareda,

por velar su esplendor monstruosamente hermoso,

aparece, gigante de la mágica tea,

proyectando a millares sus dardos inflamados.

 

A su toque de púrpura la sombra horrorizada

en gigantesco salto hacia el cenit recula.

Igneas serpientes en la llama que urente ondula,

la yerba en largos silbos se consume, abrasada.

 

De este a oeste el incendio su conquista despeja.

Clave infernal de bóveda, devorante, de un homo.

Fauces de un dragón áureo de rojizo contorno,

el cielo sobre él volcado lo refleja.

 

Un silencio en que gritos y lamentos se crispan;

de pisadas oscuras y de aletazos broncos,

se cierne florecido de gavillas de chispas

al estallido seco de los resecos troncos.

 

En el umbral del bosque, negro porche encendido,

la savia de la selva, hirviendo se descorcha.

Dominando ese infierno gigantesco, en pie, erguido,

un árbol fulminado arde como una antorcha.

 

... De nuevo ha descendido el silencio de flama.

Flota en el aire el gusto de la amarga ceniza.

Muge blando un ternero que a su madre reclama;

dice ternura, olvido; paz parece que avisa.

 

La palmera indolente bajo la brisa ondula;

el olor de azahar se hace más penetrante;

el corazón del llano su latido estimula;

siente, en nuevos fermentos, sorpresas rebrotantes.

 

Las vísperas del agua, canta el cielo nublado.

Del suelo que ahora vemos pariente del desierto

de nuevo brotaran tiernos pastos, abiertos

en dilatados días al hambre del ganado.

 

Invencible y brutal el fuego lejos, siempre

vertiginoso, a saltos, prosigue su invasión.

... En primer plano, mudo, en el puño un tizón,

negro jinete a él vuelve un perfil sonriente...

Paraguay, 1922

 

SUR UN PALAIS ABANDONNÉ (PANTOUM)

Le palais dort, désert, solitaire et muet.

Dés qu'on franchit le seuil un frais silence plane.

Mon rêve se complait dans un jardin secret,

Pour un instant, je suis souveraine et sultane...

 

Dés qu'on franchit le seuil un frais silence plane.

Les zelliges ont l'air de douces fleurs fanées.

Pour un instant, je suis souveraine et sultane,

Parée indolemment de robes surannées...

 

Les zélliges ont l'air de douces fleurs fanées.

Le jet d'eau svelte et pur a tu son gai murmure.

Parée indolemment de robes surannées,

J'écoute des chansons Tamour sous la ramure...

 

Le jet d'eaur svelte et pur a tu son gai murmure.

L'or des plafonds taillés brille en lueurs troublantes.

J'écoute des chansons d'amour sous la ramure,

Dans la brise du soir qui tourne en valses lentes...

 

L'or des plafonds taillés brille en lueurs troublantes.

Les vers ron gent le coeur des poutres ouvragées.

Dans la brise du soir qui tourne en valses lentes,

Je bois l'ardeur éparse, en subtiles gorgées...

 

Les vers rongent le coeur des poutres ouvragées.

Un hibou nostalgique hulule en triste note.

Je bois l'ardeur éparse, en subtiles gorgées,

Tandis que pleure en moi une tend esse morte...

 

Un hibou nostalgique hulule en triste note,

Chantre obscur et jaloux lançant son cri fluet;

Tandis que pleure en moi une tendresse morte,

Le palais dort, désert, solitaire et muet...

Tanger, 1925.

 

 

EN UN PALACIO ABANDONADO (PANTOUM)

El palacio dormita, solo, desierto y quieto.

A1 franquear su umbral fresco silencio plana.

Mi sueño se complace en un jardín secreto;

por un instante, soy sultana y soberana.

 

Al traspasar su umbral fresco silencio plana.

Los celosías parecen corolas macilentas.

Por un instante soy sultana y soberana

e indolente luzco antiguas vestimentas.

 

Las celosías parecen suaves flores ajadas.

El surtidor esbelto y puro se ha callado.

Indolente luciendo mis galas anticuadas

Escucho las canciones de amor bajo el ramado.

 

El surtidor esbelto y puro se ha callado.

En tus techos tallados trémulo el oro brilla.

Escucho tu canción de amor bajo el ramado

En la vesperal brisa que en lentos valses gira.

 

Trémulo brilla el oro en los techos tallados.

Roe el gusano la médula de las labradas vigas.

La difusa ardentía bebo a sorbos callados.

En la brisa del véspero que en valses lento gira.

 

Roe el gusano la médula de las labradas vigas.

Ulula un búho nostálgico su triste nota incierta.

Bebo en sutiles sorbos la difusa ardentía

mientras en mí solloza una ternura muerta.

 

Chantre oscuro y celoso que hinca su queja incierta.

Su triste nota ulula un nostálgico búho.

Mientras en mí solloza una ternura muerta.

Duerme el palacio yermo y solitario y mudo.

Tánger, 1925

 

 

 

SUR UN PALAIS ABANDONNÉ (VARIACIÓN)

Le palais est désert où jadis tout chantait...

 

D'émerau de le seuil déguise son secret.

L'hôte absent a laissé la porte entre-bâillée

Et le lie rre a tissé la fenêtre grillée

Où nul foulard de soie aux tons vifs n'apparaît.

 

L'hôte absent a laissé la porte entre-bâillée...

Le jet d'eau s'est tari qui coulait en murmures;

Les grands coffres de bois, encerclés de ferrures,

Bâillent sans leurs trésors et les clefs sont rouillées...

 

Le jet d'eau s'est tari qui coulait en murmures...

Dans le harem secret un hibou morne hante;

Les sentences, aux murs, seules ont l'air vivantes;

Dans le jardin désert tombent les figues mûres...

 

Dans le harem secret un hibou morne hante...

L'air est vide du cri des pigeons familiers;

Seuls les rats font gémir les muets escaliers

Que la lune balaie de sa traîne mouvante...

 

L'air est vide du cri des pigeons familiers...

Les plafonds endeuillés pleurent l'éclat des lustres;

Le vieux perron moussu, prisionnier des balustres,

Luit comete un hâvre vert dans l'oere des halliers...

 

Les plafonds endeullés pleurent l'éclat des lustres...

L'ombre est mystérieuse et le silence épais;

Les versets du Coran disent les mots de paix

Qui fleurisset aux murs que leur sagesse illustre...

 

L'ombre est mystérieuse et le silence épais...

En l'alcôve un parfum de musc et d'encens flotte;

Dans un coin du jardin une source sanglote;

A l'entour, pas un chant, pas un cri, tout se tait...

 

Le palais est désert où jadis tout chantait...

Tanger, 192-5.

 

 

EN UN PALACIO ABANDONADO (VARIACIÓN)

Desierto esta el palacio, otrora todo él canto.

 

El umbral de esmeralda disfraza su secreto.

El dueño ausente abierta dejó, al irse, la puerta;

la yedra entretejió la enrejada ventana

donde ya no se asoman los coloridos chales.

 

El dueño ausente al irse dejó abierta la puerta:

silenció el surtidor su murmullo suave.

Los arcones ceñidos por sus aros de hierro

bostezan sus vacios, oxidadas las llaves.

 

Calló el surtidor vivo y su murmullo suave.

En el harén secreto, duende tristón, un búho.

En la pared las máximas, sólo, parecen vivas.

En el jardín desierto caen los higos maduros.

 

En el harén secreto, duende tristón, un búho.

Vació el aire del arrullar de las palomas,

sólo las ratas hacen gemir esos peldaños

que la luna ahora barre con su ondulante cola

 

El aire, vació de las palomas familiares.

El techo en luto llora el brillo de las lámparas.

El viejo umbral umbroso, preso entre los balaústres

semeja puerto verde en el ocre del pasto.

 

El techo en luto llora el brillo de las lámparas,

La sombra es misteriosa, y es el silencio espeso

Los versos del Corán, palabras apacibles

nos dicen, en los muros que su sapiencia  ilustra

 

La sombra es misteriosa, y es el silencio espeso.

Flota en la alcoba aroma de almizcle y de incienso.

Del jardín en un ángulo, un manantial solloza.

Ni un canto, ni un susurro. Todo, en torno, es silencio.

 

Desierto está el palacio, otrora todo él cantos.

Tánger, 1925

 

 

TANGER

Des cubes blancs, des cubes bleus,

Eblouissant échafaudage,

Dégringolent, capricieux,

Du Djebel riant à la plage.

 

Et, tels des pistils précieux

De mosaiques rutilantes,

Les fins minarets, vers les cieux,

Erigent leurs tours vigilantes.

 

Deci delà quelque palmier,

Au front d'une terrasse blanche

Qu'il couronne d'un vert cimier,

Mystérieusement se penche...

 

Fourmillantes d'êtres mouvants

Des ruelles fraîches, étroites,

Et des boutiques à auvent

Minuscules comme des boîtes...

 

Quel miracle s'est-il produit?

Quel est ce pays echanté?

Dans quel corte des Mille Nuits

Est-on donc soudain transporté?

 

Ce maure assis, noble vieillard,

Sous son haut turban parfumé,

Estée Aladin ou Chariar

En grave marchand transformé?

 

Tandis qu'il rêve, à son doigt blanc

Brille l'anneau talismanique

De jade, d'or pur et de sang,

Doué d'un pouvoir satanique...

 

Dans sa claire coge d'osier,

Ce canari qui s'égosille,

C'est Soliman le menuisier

Qui d'un génie aima la fille...

 

Enigmatique, dans le mur,

Voici d'Ali Baba la porte.

Elle est de bois sombre au coeur dur,

La serrure est massive et forte.

 

Voilà Charkan, le fier guerrier,

Et, devant son antre sordide,

Messaoud, le Juif usurier,

Trés fier de sa filie splendide...

 

Voici Tamar aux yeux de nuit,

Boudour, l'amante inconsolée,

Nozhatou, qu'un ennuque suit,

Anis, ombre frêle et voilée...

 

Vignettes de contes persans

Tant et tant de fois contemplées,

Porteurs d'eau, princes, courtisans,

Houris, conteurs aux peaux hâlées,

Muezzin qui récitá un verset

Tombant sous le ciel étoilé

Du haut d'un albe minaret,

Odeurs de kif, encens brûlé,

Senteurs de menthe parfumée,

De café brûlant et de thé,

Musique étrange et bien rythmée...

Est-ce rêve ou réalité?

C'est Tandiah, mauresque cité!

Tanger, 1925.

 

 

TÁNGER

Cubos azules, cubos blancos

Deslumbrantes, de toda laya,

se dejan resbalar por los flancos

del Djebel riente, a la playa.

 

Y como pistilos preciosos

de mosaicos rutilantes,

los minaretes piadosos

alzan sus torres vigilantes.

 

Aquí y alld, una palmera

frente a una blanca azotea

como una verde cimera

misteriosa su flabelo ondea.

 

Hormiguearte, el gen tío espeso;

frescas y estrechas callejuelas;

tiendecitas doquier al paso

como diminutas cajuelas.

 

¿Qué milagro es este derroche?

¿Cuál esta comarca encantada?

¿A qué cuento de las Mil y una Noche

me veo de pronto transportada?

 

Este noble anciano cansino

bajo el perfumado turbante,

¿es Shariar, o es Aladino,

transfigurado en comerciante,

 

mientras sueña que en su blanco dedo

brilla el anillo talismánico

de jade y sangre y de oro hecho,

dotado de un poder satánico...

 

En el claro jaulón mimbrero

el canario que se desgañita,

es Solimán, el carpintero

que de un gran Genio amó a la hijita...

 

Enigmática, en ese muro

he ahí de Alí Babá la puerta:

madera negra, de árbol duro.

La cerradura maciza y recia.

 

He ahí a Charkan, brazo guerrero,

y ante su sórdida morada,

Messud el hebreo usurero,

orgulloso de su hija admirada.

 

Ved a Tamar, ojos nocturnos,

Budur, la amante inconsolada;

Noshatú, al que sigue un eunuco;

Anis, grácil sombra velada.

 

Viñetas de cuentos persianos

por tantas veces contempladas.

Aguadores y cortesanos,

hurís, aedos de tez tostada;

nuecín que recita un versículo

bajo la bóveda estrellada

desde ese blanco minarete;

olor a kif, incienso quemado,

olor a menta perfumada,

café caliente, y también té;

música extraña y bien tocada...

¿Es esto sueño o realidad?

¡Es Tandjah, morisca ciudad!

Tánger, 1925

 

RIEN D'AUTRE QUE LE VENT

Rien d'autre que le vent sur la plaine, et la nuit

D'étoiles brasillante où la lune chemine...

Rien d'autre dans mon coeur que ton nom illumine

Que mon amour croissant, d'autre image que luí...

 

Comme le sable doux absorbe la marée

Qui le baigne, puissante, aux heures de son flux,

Sans t'avoir appelé, sans résister non plus,

Je suis comme le sable ardente et pénétrée...

 

Pourtant, comme le flot pour la rive altérée,

Qui sans cesse le boít, mais qui a soif toujours,

Ton amour ne peut pas suffire à mon amour...

La plage, de la vague est-elle saturée?

 

L´eau fraîche, ni l'amour, ni la possession,

N´assouvissent en moi cette soif innommable

De je ne sais pas quoi d'absolu, de durable,

Qui est tout en un seul, et pourtant, addition...

 

J'ai soif inmmensément, presque une soif physique

Qui va jusqu'à l'angoisse et jusqu'à la douleur...

Dans la nuit qui me ceint, je suis comme un veilleur

Qui scruterait en vain l'obscurité tragique,

 

Pour guider vers un port invisible et certain

Son bateau dérivé, sans timon ni boussole.

Que des vents différents pareillement affolent,

Et qui, dans sa terreur, oublierait son butin...

 

Si je cherche tes yeux, si je presse tes mains,

Si mon corps frémissant recherche ton étreinte,

Et si ma volupté s'achève en une plainte,

C'est que mon rêve, en toi, se prépare un chemin

Vers un autre idéal qui n'a plus rien d'humain!

Tanger, 1925.

 

 

NADA MÁS QUE EL VIENTO

Tan solamente el viento, y el llano. En la nocturna

brasa pura de estrellas, la luna peregrina...

Nada en mi corazón, que tu amor ilumina,

sino tu amor; ni otra imagen que la tuya.

 

Como la arena mansa absorbe la marea

que potente la baña en su flujo colmada,

sin haberte llamado, sin resistir tampoco;

cual la arena, me siento ardiente y penetrada.

 

Pero igual que la ola a la orilla sedienta

que sin cesar la bebe sin su sed aplacar,

todo tu amor no colma mi ansia de amor violenta

¿La playa acaso puede saciarse de la mar?

 

Ni el agua, ni el amor, ni aún la posesión

en mí pueden saciar esta sed innombrable

de no sé qué algo más de absoluto y durable

que es todo en sólo uno, y no obstante, adición.

 

Una sed casi física siento. Una sed inmensa

que llega hasta la angustia, lindera a la agonía

En la noche, mi cerco soy. El insomne vigía

que en vano escruta la sombra trágica y densa,

 

para guiar a rada invisible y segura

su barco a la deriva sin brújula o timón,

al que vientos opuestas empujan sin perdón,

y olvida su bofn, ya preso de pavura.

 

Si yo busco tus ojos y te oprimo la mano,

y mi cuerpo tremante tu abrazo solicita

y si mi voluptad termina en un gemido,

¡es porque en ti mi sueño se prepara un camino

hacia otro ideal más allá de lo humano!

Tánger, 1925

 

OFFRANDE

Je t'offre la magie adorable du soir,

Le reflet du couchant mauve et or, sur la baie,

Le bateau minuscule, à la voile tombée,

Que le vent mol et las ne gonfle plus d'espoir...

 

Je t'offre cet instant d'accalmie indecible

Et rare, où délivré de toute ambition,

Le coeur, rasséréné, sent ses pulsations

Battre, rythmiquement, avec l'heure paisible...

 

Je t'offre le dessin pur et mélodieux

Des coteaux améthyste où la lune se lève,

Le resaac onctueux de la mer, et le rêve

Qui flotte en ce déclin du jour, mystérieux...

 

Je t'offre le meilleur de moi que tu ignores,

La foi que j'ai en toi, ma chair et mon esprit,

Tout mon être qui vibre, espère, doute ou rit,

Et ma muse assouplie aux jeux des vers sonores...

 

Tout le bon et le beau, je te le donne, ami!

Ce soir, je suis meilleure à la fois et plus tendre...

Mais comment verrais-tu mes mains vers toi se tendre

En un appel muet, dans l'ombre enseveli!

 

Tout comme le voilier que n'enfle plus la brise

Laisse sa voile pendre et roule sur ses bords,

Ainsi, fait, loin de toi qui l'animes si fort,

Mon âme sans valeur que l'absence a surprise...

Tanger, 1927.

 

OFRENDA

Yo te ofrezco la magia de la tarde adorable

el reflejo de ocaso malva y oro en la rada

el minúsculo barco de vela derrumbada

al que no da esperanzas ya una brisa mudable.

 

Te ofrezco este momento de quietud indecible

y raro en que, vaciado de la última ambición,

vuelto a sí el corazón siente su pulsación

acompañando rítmica el instante apacible.

 

Yo te ofrezco el diseño puro y melodioso

de las lomas violetas donde la luna asoma

la untuosa resaca del mar; el sueño toma,

que en este caer del día se cierne misterioso.

 

Te ofrezco lo mejor de mí, que tú aún ignotas;

la fe que tengo en ti, mi espíritu y mi carne;

todo mi ser que vibra, espera y ríe y llora;

y mi musa adiestrada en el sonoro carmen.

 

Todo lo bueno y bello yo te lo ofrezco, amigo.

Esta tarde soy más tierna y buena. Pero en vano.

¿Cómo podrías ver tenderse a ti mis manos

llamándote, si sólo la sombra es mi testigo?

 

... Semejante al navío que huérfano de viento

su vela colgar deja, y rolar sobre la borda,

así lejos de ti, que le prestas tu aliento,

esta ánima cobarde que sorprendió la ausencia.

Tánger, 1927

 

LE CREUX DE TON ÉPAULE

Le creux de ton épaule à ma tête, ce soir,

Et tes bras refermés qui m'enserreraient toute,

Tes lèvres sur mes yeux chassant mon désespoir,

Ta voix bonne apaisant mon coeur et sa déroute,

 

Comme je les voudrais sentir, entendre, voir,

Tes bras forts et ta voix, tes yeux tendres, ta bouche,

M'isolant de l'instant terrible où tout est noir,

Comme un petit enfant que la nuit effarouche!

 

Tu me parlerais bas ainsi que bien des fois

Lorsqu'après nos transports sur tes genoux blottie

Contre ton coeur pressée, amoureuse, engourdie,

Respirant ton odeur je me grise de toi.

 

Tu dirais: "Sois tranquille et repose, ô mon bien,

Je veille et je t'adore et je suis ton esclave.

Qu'il m'est doux de t'aimer! Sens-tu que je suis tien

Et que plus chaque jourma tendresse s'aggrave?".

 

Sensible à la douceur prenante de ta voix,

Voluptueusement muette, et, submergee

Parees ondes d'amour qui déferlent sur moi,

Je t'écoute, en le fond de mon rêve plongée...

 

Je t'écoute?...Il fait noir, il fait nuit, je suis seule.

A coups précipités mon sang se cogne aux murs

De sa prison de chair, et le silence obscur

Est une hydre effroyable ouvrant sa large gueule!

 

Son haleine est l'angoisse atroce et l'insomnie.

Et les songes brûlants formés par mon cerveau

Viennent, hallucinants, se coller è ma peau,

Et je me sens faiblir d'une lente agonie...

 

Et l'aube chase l'hydre, et les songes sont morts...

J'en demeure au matin froide et toute meurtrie;

Mesurant ma faiblesse inmense je t'envie

D'être ce que tu es: libre de moi et fort!

 

J'ai besoin de ton joug et soif de tes caresses,

Je ne veux pas de vie où n'entre leur émoi!

Je t'aime et te désire et l'univers, c'est toi!

Je goûte dans tes bras á ce qu'il tient d'ivresse...

 

Réponds! Où done es-tu? Que fais-tu? Quand j'attends,

Peut-il donc exister pour toi d'autre problème?

Mon Dieu! Ne sait-fl pas que tendrement je l'aime?

Que cela compte seul, comprendra-t-il à temps?

 

Le creux de ton épaule á ma tête, ce soir,

Et tes bras refermés qui m'enserreraient toute,

Tes lèvres sur mes yeux chassant mon désespoir,

Ta voix bonne apaisant mon coeur et sa déroute,

 

Comme je les voudrais sentir, entendre, voir,

Tes bras forts et ta voix, tes yeux tendres, ta bouche!

Oh! t'avoir contre moi, ivre et nu, dans ma couche!

Je t'aime, je suis triste et seule... Tout est noir.

Madrid, 1929.

 

 

EN EL HUECO DE TU HOMBRO

... Esta noche en el hueco de tu hombro mi cabeza

y tus brazos haciendo de mi cuerpo prisión.

Tus labios, de mis ojos borrando chispa obsesa;

y tu voz levantándome el caído corazón.

 

¡Ay! sentir, escuchar, mirar tus fuertes brazas

tu voz, tu boca y tu mirada que enamora;

como a un niño pequeño que la noche apavora,

del instante en tiniebla soltándome los lazos.

 

Me hablarías como antes tantas veces me hablabas,

tras los transportes ciegos, en tu regazo quieta;

y contra ti apretada, mimada y soñolienta

respirando tu aroma, de ti yo me embriagaba.

 

Tú me dirías: ¡tranquila, mi bien! reposa, lasa.

Yo velo, yo te adoro; por tu esclavo me doy...

¡Qué dulce me es amarte! ¿Sientes lo tuyo que yo soy?

¿Que crece mi ternura a cada día que pasa?

 

Sensible al dulzor de tu voz enterneciente

voluptuosamente callada y sumergida

en las ondas de amor que de mí hacen rompiente,

te escucho, en lo más hondo de mi ensueño embebida.

 

¿Es tu voz? Sombra espesa es la noche. Estoy sola.

Mi sangre en oleaje loco golpea los muros

de su prisión de carne; y este silencio oscuro

es una hidra espantable que en sus fauces me inmola.

 

Su aliento es el insomnio y la angustia atroz, mía.

De mi febril cerebro las visiones quemantes

a pegarse a mi carne vienen alucinantes,

y desfallezco en una demorada agonía.

 

El alba ahuyenta la hidra, y es de los sueños muerte.

Me enfrento a la luz, fría, sin fuerzas, macerada.

Al medir mi flaqueza, te envidio, avergonzada,

porque tú eres libre de mí, y eres fuerte.

 

Necesito tu yugo y de ti tengo sed.

No deseo una vida si en ella tu amor no entra.

Te deseo y en ti mi universo se centra;

y en tus brazos compruebo lo que es su embriaguez.

 

¿Dónde estás? ¡Dime! ¿Qué haces? Cuando yo te reclamo,

¿puede haber para ti llamado que más sientas?

¡Mi Dios! ¿No sabe acaso cuán tiernamente lo amo?

¿Y comprenderá a tiempo que tan sólo eso cuenta?

 

... Esta noche en el hueco de tu hombro mi cabeza,

y tus brazos haciendo de mi cuerpo prisión.

Tus labios de mis ojos borrando chispa obsesa;

y tu voz dulce alzandome el caído corazón.

 

¡Ay! Sentir, escuchar, mirar el fuerte nudo

de tus brazos y ojos, tu boca de bondad

En mi lecho tenerte, ebrio de amor, desnudo...

Te amo; estoy triste y sola. Todo es oscuridad...

Madrid, 1929

 

MÉLANCOLIE

Il pleut, il pleut, le vent sanglote

Sous le ciel, avec des hoquets;

A son cou, pantin qu'il ballotte,

Mon coeur pend, dolent affiquet.

 

Feu joyeux qui flambez dans l'âtre!

Cortez-moi doux corte d'antan,

Ranimez la danse folâtre

Des histoires du bon vicux temps.

 

Contre le vent, contre la pluie,

Malgré le ciel houleux et noir

Et ma gaîté qui s'est enfuie,

Qu'il soit plus fort, votre pouvoir!

 

Mais, c'est songeuse et d'un oeil triste

Queje vous contemple, ce soir.

Du bel été, rien ne subsiste;

Que reste-t-il de notre espoir?

 

Que reste-t-il du coeur de chêne

Qui se consume lentement?

L'acte change et change la scène;

Qu'il est loin le premier serment!

 

Le matin riait...? Le soir tombe!

On arrive sitôt parti,

Mais c'est toujours à une tombe,

Pleins d'espoir, que l'on aboutit...

 

Feu joyeux plein de promesses,

Vous vous taisez, maintenant

Que sous vos rouges caresses,

Tout est réduit â nèant...

 

Sous la cendre, meurt la flamme.

Voici l´hiver, de nouveau.

Qui soufflera sur mon âme

Quand je serai au tombeau?

 

Feu triste, mourez dans l’âtre!

Adieu, rêves triomphants!

La vie est une marâtre

Qui dévore ses enfants-

Provence, 1930.

 

 

MELANCOLÍA

Llueve que llueve, persistente.

Solloza el viento: lloro hipante.

De su cuello, muñeco bailante,

mi corazón dije es, pendiente.

 

Fogata alegre de la llar

cuéntame algún buen cuento añejo,

reanima la danza sin par

de los cuentos del tiempo viejo.

 

Contra la lluvia y viento fuerte,

el cielo tormentoso, esquivo,

y mi júbilo fugitivo,

¡que tu poder sea más fuerte!

 

Mas sólo triste y pensativa,

esta noche miraros pueda.

¿Qué resta de la belleza estiva?

¿De la esperanza, qué nos queda?

 

¿Qué es de esa médula de encina

que se consume en rito lento?

Cambia el acto: la escena termina.

¡Qué lejos el primer juramento!

 

¡Reía el alba? Es tarde fosca.

Apenas partidos, llegamos.

Siempre es el término una fosa

donde, esperanza y todo, damos.

 

Llama feliz, toda promesas

por fin ahora te ves callada,

cuando bajo las rojas pavesas,

todo se ha reducido a la nada.

 

Bajo la ceniza, la llama

muere. He aquí Invierno otra vez.

¿Quién soplará sobre mi alma

cuando bajo tierra yo esté?

 

Triste llama, muere en el llar.

¡Adiós mis ensueños de fiesta!

¡La vida es una madrastra, presta,

siempre, a sus hijos devorar!

Provenza, 1930

 

C´EST LA PLUIE EN PLEURS

C'est la pluie en pleurs, chère aux coeurs meurtris,

Qui coud tristement la terre au ciel gris!

Tout est ruisselant, les fleurs abîmées...

Aux raids ronds et chauds, dessous les ramées,

Les nus oisillons en sont tout marris...

C'est la pluie en pleurs, chère aux coeurs meurtris!

 

Tout est ruisselant. Les fleurs abîmées,

D'onde et de parfum, lourdes, sont pâmées,

Au jardín verni qui se plaint d'oiseaux...

Le vent maraudeur comete les roseaux,

Rabat sur le sol d'errantes fumées...

Tout est ruisselant, les fleurs abîmées!

 

Au jardín verni qui se plaint d'oiseaux,

Les doux pas aimés se noieront bientôt.

Tout est effacé de mouillure grise...

Seuls luisent, bombés, le coeur des cerises

Que merles goulus piqueront tantôt,

Au jardín verni qui se plaint d'oiseaux...

 

Toat est effacé de mouillure grise...

Aussi dans le coeur tout se cautérise...

L'amour est navré... mais pourquoi, pourquoi,

Tout au fond de lui, jeune, cet émoi?

Etre aimé toujours, la folle entreprise!

Tout est effacé de mouillure grise...

 

L'amour est navré, mais pourquoi, pourquoi?

Oh! sa solitude et son désarroi!

Il pleut doucement sur sa violence,

Il pleut tristement... Silence, silence!

Laissez-la pleurer sur elle et sur moi...

L'amour est navré... mais pourquoi, pourquoi?

 

C'est la pluie en pleurs, chère aux coeurs meurtris..

Tout est ruisselánt, les fleurs abîmées,

Au jardin verni qui se plaint d'oiseaux...

Tout est effacé de mouillure grise...

L'amour est navré... mais pourquoi, pourquoi?

Menton-Garavan 1933.

 

 

LLUVIA LLORONA

Lluvia llorona, cara al corazón en duelo,

que cose tristemente la tierra con el cielo.

Empapa el agua todo; las flores vense ajadas

en los nidos redondos, bajo las enramadas,

ateridos desmayan los desnudos pichones.

Lluvia a raudales, cara al corazón en duelo.

 

Está todo empapado; las flores vense ajadas.

Pesadas de perfume y agua caen desmayadas.

En el jardín con voz de pájaro llorando

depredador el viento las cañas va contando

y abate el vuelo torpe de la humareda errátil.

Está todo empapado y las flores ajadas.

 

En el jardín que por sus pájaros solloza

Las huellas del amado pronto serán borradas.

Todo se va esfumando en esta gris aguada.

Sólo lucen redondas las cerezas rosadas

que golosos los mirlos pronto picotearán

en el jardín que por sus pájaros solloza.

 

Todo se va borrando bajo la gris aguada

y en el alma la herida será cauterizada.

El amor sufre, pero porqué, porqué; ¿por dónde

en su hondón juvenil esta emoción se esconde?

¡Ser amado por siempre! Ansia descabellada...

Todo se va borrando bajo la gris aguada.

 

El amor sufre; pero porqué; ¿por qué, Señor?

¿Por qué esta soledad y desesperación?

Sobre su violencia deja caer mansamente

su tristeza la lluvia. Silencio, por favor.

Dejad llore por ella y por mí largamente.

El amor sufre; pero porqué, porqué, Señor.

 

Es la lluvia llorona, cara a las almas tristes.

Empapado está todo, y las flores, ajadas,

en el jardín que con sus pájaros solloza.

Todo se ha ido borrando bajo la gris aguada.

El amor sufre... ¿pero por qué, porqué, por qué?

Menton-Garavan, 1933

 

INDICE

ADVERTENCIA DE LOS EDITORES,

RENÉE CHECA: LA MUJER Y LA POETISA, por JOSEFINA PLÁ

AGRADECIMIENTOS,

*. NOCTURNE PARAGUAYEN,/ INCENDIE TROPICAL,/ ILES,/ VIENS, LES FLEURS DU PALMIER,/ SUR UN PALAIS ABANDONNÉ ,/ SUR UN PALAIS ABANDONNÉ (VARIATION),/ MOGHREB,/ TANGER,/ RIEN D'AUTRE QUE LE VENT,/ LISON,/ A CHRYSIS,/ PETITES NONNES,/ L´ÉMIR A RENVOYÉ JONGLEURS ET BALLERINES,/ OFFRANDE,/ VOICI LES GRANDS MATS...,/ LE CREUX DE TON ÉPAULE,/ PARTANCE,/ REMINISCENCE, LAISSE LÀ TES SOUCIS,/ DÉSIRÉ DU SOIR,/ MÉLANCOLIE,/ SUR LE VIEUX MUR,/PAS DE PIERRE...,/MARINE,/ C'EST LA PLUIE EN PLEURS,/APENDICE DOCUMENTAL - I, II.

 

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